J'ai personnellement toujours douté quant à une origine divine de l'univers,
le premier jour dieu fit ceci, le second jour cela, etc... Six siècles éventuellement ...mais 6 jours! Mis à part symbolico-poétiquement, qui croit vraiment ça?! La science propose, depuis le XXème siècle, une autre version "aboutie" avec cette sorte d'explosion primale qui aurait transformé, sans le faire exprès, le "rien" en "tout": le "Big bang". Cette version découlant de "la théorie de la relativité générale" d'Einstein est communément admise comme opposition au créationnisme. Cependant, le modèle en question décrit l'univers de façon incomplète, amenant que la remontée dans le temps virtuelle qui mène à cette singularité d'après les équations de référence, a peu de chance de ressembler au réel état physique de l'univers primitif des "débuts" (?), s'il devait y avoir eu un début...

Il est important de prendre en compte que si la science d'autrefois dégageait de nouvelles lois basées sur l'extrapolation mathématique d'équations vérifiables par l'expérience, on se penche depuis Einstein sur des valeurs énergétiques bien trop importantes pour être expérimentées: Les nouvelles lois et théories qui en découlent sont dès-lors, conformément à la théorie de la relativité, inscrites dans un cadre précis qui est celui du code utilisé et des lois qui le dominent.

L'innovation de la relativité générale tient essentiellement dans la distorsion entre la perception et l'événement observé. On considérait il y a très longtemps que l'univers se limitait à notre système solaire et s'inscrivait dans un espace temps stable et uniforme. Depuis on a observé l'éloignement qui s'opère entre chaque astre, chaque galaxie et on a considéré que l'univers est infini et en expension, d'où la conclusion d'une explosion à l'origine et les suites de cette déflagration encore perceptibles.

Depuis Einstein, on a été amené à augmenter le nombre de lois qui régissent l'univers. La théorie de la relativité, qu'elle soit partielle ou générale, n'envisage elle qu'exclusivement la force gravitationnelle comme mécanique céleste. Depuis, on s'est rendu compte de l'importance, secondaire en l'état actuel mais peut-être égale ou supérieure auparavant (?), de la force électromagnétique, de la force nucléaire faible (cohésion des molécules) et de la force nucléaire forte (cohésion du noyau de l'atome).
Une fois prises en compte ces quatre forces inhérentes à toute matière et tout phénomène dans l'univers, on plonge dans le domaine de la "physique quantique" puis dans la "théorie des cordes" et celle des "super-cordes".

Ces nouveaux modèles n'amènent pas à cette même conclusion du Big Bang comme moment où se serait créée la matière mais plutôt, chacun à sa façon, comme la fin/début d'un nouveau cycle au sein d'un phénomène pré-existant. Ici, pas de création, pas de "Bang" du tout mais une contraction/dilatation au sein d'une mécanique bien plus ancienne que les 13,7 milliards d'années où l'on place cette singularité qui n'en serait pas une.

L'unification entre le créationisme et la science s'était formulée il y a quelques années en pur sophisme par le pape Benoit XVI, directement au plancton transhumain que l'on nomme Stephen Hawking: "Vous vous occupez de l'après Big Bang, nous on s'occupe de ce qui se passait avant". De son côté, Hawking qui infirme la nécessité d'un dieu pour avoir crée l'ensemble, tend en sourdine à confier un rôle divin à "la force gravitionnelle", puisque pré-existante au "Big Bang", lui même soumis à cette même gravitation, CQFD. Donc, il ne s'agirait comme discorde séculaire que d'une question de vocabulaire, de forme, alors que la causalité, le fond, seraient concordants. Gageons que Benoît comme Stephen s'en tapent complètement qu'on appelle la gravitation "Dieu" ou qu'on décrive dieu comme "la gravitation", surtout Stephen qui se demande pourquoi depuis 20 ans, il s'affiche à l'écran ou retenti en audio un message qui n'a absolument rien à voir avec ce qu'il voulait signifier!

La relativité générale n'est donc générale qu'en matière de gravitation. Elle nous présente l'univers non-plus comme un cadre global d'espace-temps continu, mais comme un objet de nature changeante et polymorphe. Dans un espace-temps élastique, la perception peut être leurrée par des courbures qui distordent les notions d'espace et/ou de temps. Avant la relativité d'Einstein, on considérait en quelque sorte la traversée d'une route sillonnant les bois d'un point A vers un point B, comme une succession de droites et de virages même légers; la précision de la mesure pouvait même être une garantie de la valeur scientifique de la cartographie obtenue. Avec la relativité, cette même traversée consiste à continuer tout droit sur un chemin, donc à le suivre sans se poser de question. C'est le chemin lui même qui oriente le parcours à la guise du paysage et du relief mais l'action dans laquelle on est engagé est "suivre tout droit" ce chemin. Le parcours du promeneur est ici une topographie distincte du parcours qu'est "le chemin", mesurable lui en virages de gauche à droite, articulés avec les montées et descentes, le climat, la nature et le traitement du sol, etc.

Ainsi on considérait auparavant qu'un astre décrivant une trajectoire observée au super-télescope avait suivi tel parcours d'un point A à un point B, alors qu'à présent, on considère juste qu'il s'est déplacé d'un point A à un point B. Sa trajectoire, différente de ce que donne l'observation aussi précise soit-elle, dépend de l'objet en question, des masses qui composent l'environnement de l'événement (déplacement de A a B) mais surtout de la lumière qui nous en arrive pour témoigner visuellement des mouvements et dont le trajet se distord selon les masses à proximité desquelles elle doit passer pour nous parvenir. Ainsi, telle galaxie observable en un point peut se trouver matériellement ailleurs, cet "ailleurs" étant déterminé suite à des calculs savants mais dont le résultat n'est concrètement jamais garanti sur facture.

La science s'éloigne donc d'une certaine rationalité inhérente à notre vie terrestre et propose des modèles et lois qui contredisent ce que nos sens nous en renvoient. On est dès-lors amené à un type de "croyance" en parallèles et non plus en confrontation avec les religions, lesquelles semblaient justement déjouables par ...la science. "Démystifier" était ce à quoi se vouaient les scientifiques, pourtant, les voilà occupés à créer de nouveaux mythes!
Autant dire que la physique quantique a cessé depuis longtemps d'être rationnelle, elle est juste relative puisqu'elle se contente de référer aux mathématiques, aux modélisations et extrapolations pour donner des résultats et tirer des conclusions des moins vérifiables ailleurs que sur papier ou via des processeurs. Sourcilleront sans doute certains familiers ou adeptes d'accélérateurs de particules et autres cyclotrons... L'énergie mise en présence, aussi démesurée et coûteuse soit-elle, n'est même pas l'équivalent d'un grain de sable sur la planète comparée à ce qui est en jeu dans l'univers. Lors de bonds quantiques, certaines lois physiques s'annulent, d'autres apparaissent et ces expériences ne touchent même pas à un poil de l'univers aussi convaincu/es soient-ils/elles de participer activement à sa découverte.

La certitude qu'il faut percer à jour les mystères de l'univers est-elle spontanée au sein de l'humanité?
Vraiment? je ne le pense pas! C'est par excellence une idée qu'on nous a fait naître et qui s'inscrit entre-autres depuis la petite-enfance à travers le mythe de la genèse biblique. Outre la faute primordiale (merci Adam&Eve) que d'avoir croqués la pomme Macintosh de la connaissance ("faute" devenue "but" des descendants punis!), renier cette version monothéiste semble demander de la remplacer par une autre, plus sérieuse. On est donc consigné à avoir une réponse, que ce soit celle par défaut ou celle de détracteurs. Puisqu'il semble que les réponses se bousculent, on imagine qu'il y a sans-doute une question, chacun/e se la fabrique automatiquement alors que pour être réaliste, la compréhension des mécaniques de l'ensemble et d'un but à l'édifice n'a plus rien à voir avec ce qu'on peut en observer, c'est plutôt la virtuosité scénaristique mathématiquement harmonieuse cherchant ce dont les explications complètes seraient bien trop complexes, multidimensionnelles et intraduisible à l'esprit humain fût-il des plus aiguisés, une sorte de "Dieu tel qu'il se défini bibliquement". (Genre: "c'est trop compliqué, imprononçable, te casse pas la tête, pense à autre-chose, contente-toi des symptômes sinon tu va te faire chier!")
Cette question étendue à l'univers, je ne pense pas qu'elle se présente de façon innée chez l'être humain ou n'importe quelle espèce pensante. La ramener à l'échelle de la planète, de notre système solaire semble déjà plus vraisemblable même si plutôt rare, objet d'un esprit plutôt torturé, car instinctivement, le "pragmatique" terrestre tend à prédominer.

Les mythes qui expliquent "la création du monde" sont aussi nombreux qu'il y a de cultures distinctes. Dans la grosse majorité de ces cultures, la science ou ce qui tient lieu de science n'avait ou n'a pas pour vocation de remettre en question la spiritualité ancestrale, de démontrer que le "sacré" n'est que du "vulgaire". Un mythe de la création et des rituels cimentent la communauté à travers leurs dimensions mystique poétiques et tribales et non en tant qu'escroquerie à démasquer. Il était bien du ressort du monothéisme de se tirer une balle dans le pied, à savoir de développer et d'offrir les outils de sa propre remise en question et les raisons, en se montrant détestable! L'unification et l'entente entre la religion et la science est une base plutôt douteuse au niveau spirituel, peut-être le reflet que tout le monde s'en fout pourvu que les affaires marchent?

Dans une logique décroissante, privilégiant le local au global, je crois que les lois terrestres comme la gravité et le sens du temps sont des valeurs bien plus sures que les équations qui servent de support à s'extrapoler dans l'univers tout entier, voire au-delà!










BiG
BANG
BONG