De son côté, Fcbk a imité internet en le "facilitant" (Bien-que discrètement quelques contraintes se soient glissées avec pour justification la sacrosainte sécurité). Comme chez le publiciste, rien n'a été inventé: on observe ce qui est, on s'en aproprie l'essence et on la refaçonne à l'image de ce qui semblera pratique, facile, simple et rapide derrière des intentions mercantiles et dominatrices. Ce qui était là en présence sur le web a été magnifié pour laisser un produit qui semble coller avec les eûs et coutumes mais aussi de nouveaux besoins et désirs des utilisateurs/trices tout en les introduisant simultanément ...(eh oui, dans tous les sens du terme!)

Une fois Fcbk en action et plus encore depuis que le nombre de membres approche ou dépasse le milliard(!), il endosse (comme la pub) le rôle de "l'imitateur imité", un modèle que ne sont pas tant supposés singer "les individus" mais auquel "internet" dans son ensemble va finir par se coller. En fait la prédominance de Fcbk a déjà fortement modifié le net!

Des boutons "j'aime"* "je participe" "je vote" et pop-ups connexes pululent désormais dans tous les sites ou blogs et bon nombres d'événements ou diverses promos ne se contentent plus de s'annoncer que dans ce vase clos. Plus insidieusement la contrainte du "loggin" et l'esprit de "club privé" tend à déteindre sur l'ensemble du net alors que le libre échange se raréfie! Ce sont au final des retombées concrètes dans le monde réel qui forcent l'adaptation à un monde froid et déshumanisé.

Le jour où l'accès à internet devra faire l'objet d'un "loggin certifié par les autorités" se rapproche à mesure que des millions d'individus rejoignent en toute insouciance le modèle qui y mène!

* Si le "like button" apparaît comme "bien pratique", il est sans-doute question de s'interroger sur ce qu'on entend par "aimer"? Le bouton dit "aimer quelque-chose" mais fait sous ce couvert du "partage d'information" puisque les amis sont notifiés. S'il fallait en revenir à un monde sans "like button", cette pulsion ouvrait normalement sur un désir de faire part de cette trouvaille à ses (vrais) amis et plus rarement à se manifester en félicitations pour le(s) auteur(s). Pulsion qu'on pouvait (et peut tjrs) apaiser par quelques mots à signifier à qui de droit. Ce faisant on se donne l'occasion de conceptualiser ce qui précisémment nous aura séduit ou impressionné, de plus le/la destinataire peut se rendre compte à la lecture, de l'effet produit. Cliquer le bouton "j'aime" mélange les 2 puisqu'on averti du même geste ses amis et félicite l'artiste ce qui permet de rapidemment passer à autre-chose sans avoir à s'impliquer ou à fournir le moindre effort. Je suis convaincu que cette attitude n'est pas adéquate vis-à-vis de "ce qu'on aime" et qu'on se rend immanquablement service à l'exprimer à la hauteur de ce qui est ressenti plutôt qu'à celle nivellée d'un simple signal binaire via un formulaire d'identité.

En bref: le concept "utilisateur" du bouton "j'aime" est d'un niveau tel qu'un singe pourrait s'en sortir! Sa vraie particularité est que pour pouvoir "aimer" quelque-chose, il faut se logger, ce qui intéresse le réseau pour ses statistiques mais aussi pour tenir à jour son système d'archivage: quand on est loggé, on est "tracé" et puisque on averti ses "amis" de ses coups-de-coeur et de ses interventions dans des discussions (ce qui modifie la manière d'aimer ce quelque-chose ou de l'exprimer de sorte que toute intimité y est ballayée), du même coups, les faits et gestes dans tout l'internet se retrouvent archivés dans un dossier personnel (officielement depuis mars 2012) où des ponts sont faits en coulisses entre les informations pour établir différents profils/classements chers au monde du marketing et/ou à ce qui tient lieu de "justice". (Le like button aide par exemple à définir si le public de tel groupe pop a telle tendance consummériste ou politique, les informations recueillies dépassent donc de loin ce qui est publié sur le mur et relatif au monde des "amis" ou stocké dans les docus mais tiennent également en liste les visites +/- récurentes sur tel ou tel site).

Il s'agit d'un parfait modèle de fichage généralisé dont je ne prétend pas qu'il soit pleinement opérationnel mais qui fait juste ses preuves à l'heure actuelle.
http://www.supprimer-compte-facebook.com/

http://www.julien-simon.com/2011/12/facebook-scenariste/

http://www.gizmodo.fr/2010/05/05/10-bonnes-raisons-dabandonner-facebook.html

http://www.dailymotion.com/video/xeuzdx_le-co-fondateur-de-facebook-en-nage_news

http://www.dailymotion.com/video/xd5ttd_facebook-base-de-donne-de-la-c-i-a_news#rel-page-1

http://www.koreus.com/video/facebook-realite.html
http://geeko.lesoir.be/2012/01/13/larmee-belge-surveille-ses-soldats-sur-les-reseaux-sociaux/
Nouvelles fonctionnalités pour mars 2012:
http://www.dailymotion.com/video/xo0w7a_quand-les-reseaux-sociaux-abusent-de-notre-confiance_news
Qu'on ne se méprenne pas sur mes intentions à critiquer fakebouse.
Je n'ai au fond aucun désir de m'en prendre aux membres et aux aspects avantageux qu'ils/elles y trouvent. Je reconnais évidemment qu'y faire sa promo artistique par exemple est une façon simple et qui porte sans-doute quelques fruits. Si le public a été séduit c'est bien par des aspects séduisants du phénomène.

Le premier "problème" qui survient avec l'avènement de toute innovation en techniques de communication, c'est qu'il y a des partisans et des réfractaires (+ une majorité relativement neutre qui s'adaptera en fonction de son milieu). Il y a une inévitable division qui peut sembler tout-à-fait aléatoire au sein de groupes qui traitent de touts-autres sujets. L'avènement des échanges par e-mails a pendant longtemps tenu à l'écart ceux et celles qui ne désiraient pas s'y mettre. Cette division qui a variablement sévit durant une dizaine d'années a été tant idéologique qu'au final effective sur le terrain. C'est à peu près le même phénomène qu'on peut observer avec fcbk.

Pour préciser ma position réfractaire, je dirais qu'un engrenage culturel inévitable se cache derrière ce succès, comparable aux mécanismes de la pub et des média (tv principalement) mais qui en général s'applique au monde de la consommation.

Si vous demandez à des publicistes le pourquoi d'un niveau bétifiant? d'une image du consommateur crétin? de la ménagère docile? ils vous répondront immanquablement que ce sont là des reflets de la réalité, qu'ils puisent dans la vraie-vie les stéréotypes inhérent à la masse pour l'époque en cours et qu'ils ne font qu'en exacerber les points dominants. La pub imiterait donc "la réalité" pour en dégager l'essence et la doter au passage d'un message.

L'autre mécanisme qui s'opère, cette fois du côté des spectateurs est un retour d'imitation: Cette pub est devenue un modèle qui les inspire plus ou moins consciemment. Comme il s'agit là d'une mise en abîme de la réalité magnifiée (si si, même la mère Denis!) ou du moins travaillée et qu'elle a force d'audience, elle aparaît aux masses telle le "goût du jour", si bien que ceux et celles qui, désireux d'être "dans le coup" mais ne faisant pas pour autant de recherches approfondies sur tel ou tel sujet spécifique, se voient confrontés à l'affichage urbain, aux clips TV etc tels qu'ils racontent la manière d'être du "dernier-cris"(même s'il est rétro). Les masses s'empressent d'imiter, de greffer au language la "nouveauté" entendue dans la pub ou d'adopter les looks, poses, humour à différents degrés et accessoires représentés, menant en sourdine la société à évoluer à son diapason. La stratégie publicitaire imite donc des stéréotypes sociaux qu'elle a elle-même façonnés par le passé! Tout est donc de son point-de-vue (et bénéfices à l'appui) "sous contrôle"! →
Marrant, fesbouq ne me permet justement pas d'être en contact ni d'échanger avec quiconque puisque je refuse d'y adhérer ! fesbouq a justement créé une distance virtuelle entre moi et "les gens qui m'entourent", un espace où ce qu'on se serait échangés auparavant en toute convivialité devrait à l'avenir faire l'objet d'une permission!

Internet en général propose ce qu'ils revendiquent alors que eux-mêmes limitent ces libertés. Au contraire de toute la blogosphère qui propose foule de docus, articles, musiques, etc. visibles et partageables par tous utilisateurs, fesbouq limite radicalement l'accès à ses membres qui deviennent souvent sans le vouloir leurs dévoués racoleurs!
Les "social networks" tuent la vie sociale
puisque la solitude et l'isolement sont
recherchés pour y contribuer.
http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/facebook-a-t-on-encore-une-vie-45761